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La position du tireur couché

Martin Terrier mène une vie plutôt tranquille, à première vue.... On le contacte pour éliminer quelqu’un, il exécute sa tache…et sa victime, on le paye, plutôt bien. Il prévoyait de faire ça quelques années, puis de se retirer avec son magot pour filer le parfait amour avec Anne, son amour de jeunesse. Un plan de vie, tout ce qu’il y a de simple. Oui mais voilà, quand on s’appelle Martin et qu’on se fait appeler Christian, tout ne peut pas aller comme sur des roulettes.  
Jusqu’à présent son boulot a été net et sans bavures. Bien sur, de temps à autre, il y a des victimes collatérales. Mais bon, il ne fallait pas être au mauvais endroit, au mauvais moment. Pour Martin Terrier, il est temps de se ranger. Il a enfin amassé assez d’argent pour mener une petite vie pépère à la campagne, avec Anne qui l’attend depuis 10 ans. Malheureusement, ses commanditaires ne le voient pas de cet œil et font tout pour le retenir. Et puis, Martin ne s’est pas fait que des copains. Certains, qui portent le deuil de ses victimes, lui veulent du mal. Martin (mais peut-être faut-il l’appeler Christian ?) va donc devoir, en même temps qu’il renoue avec son passé, faire face, à ses amours, à ses ennemis, à ses employeurs, un petit monde rarement armé de bonnes intentions. Pas mal de cadavres vont jalonner ce parcours au cours duquel Martin se révèle moins idiot qu’il n’y paraît.

La position du tireur couché, est parsemé de références musicales (Jean-Patrick Manchette est amateur de jazz), géopolitiques (Terrier ne « choisit » pas ses victimes dans le menu fretin) et la personnalité de son héros est suffisamment attachante pour qu’on s’essouffle avec lui dans une fuite en avant jonchée de cadavres qui n’ont pas la chance de mourir dans leur lit.

Mr Black

MANCHETTE Jean-Patrick. La position du tireur couché. Paris, Folio Policier, 1981, p.197

Mots clés : Manchette, polar français, cadavres, amour fou.

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